S’intéresser
à l’histoire de
l’aérodrome de Belle-Ile c’est
d’abord découvrir l’étonnante
richesse des
archives qui témoignent de
l’intérêt porté par les
élus locaux et les services
de l’État et des multiples obstacles techniques et
financiers qu’ils ont dû
surmonter. C’est aussi découvrir des projets
parfois démesurés, comme
l’ouverture d’un nouvel aérodrome sur
Sauzon ou l’allongement de la piste actuelle.
C’est aussi constater l’intérêt
des Bellilois pour le monde aérien.
Situé sur la commune de Bangor,
l’aérodrome se réduit pourtant
à une simple piste en herbe lors de son
inauguration en août 1951. Mais c’est la
concrétisation de l’engagement au long
cours des élus bellilois d’ouvrir une nouvelle
porte d’accès à
l’île afin de
permettre les évacuations sanitaires rapides et
développer le tourisme.
Les Bellilois
sont déjà familiers des
évènements aéronautiques,
imprévus comme la chute du
ballon Jules Favre 2 en 1870 à
Ty-Séveno, festifs comme
l’atterrissage d’un avion Blériot en
1913 ou tragiques comme la chute de
bombardiers américains en 1943. Ils ont pris
l’habitude de voir voler des
aéronefs pendant la Première Guerre mondiale et
ont même bénéficié du
premier
vol postal entre le continent et une île française
du littoral atlantique en
1938.
Le premier
projet de terrain
d’aviation date de 1911 : plusieurs sites sont
étudiés, celui de Bangor offre
toutes les conditions requises. Cette implantation est donc retenue en
1949
lorsqu’est relancée l’étude
du futur terrain de Belle-Ile. Les communes,
regroupées en syndicat intercommunal, financent alors seules
les travaux de la
piste ouverte en 1951. Entre cette date et 1986, elles sont
aidées par le
département et l’État pour offrir aux
usagés une infrastructure et des
installations conformes aux aérodromes d’aviation
générale ouverts à la
circulation aérienne publique. Deux
pistes croisées sont
aménagées entre 1952 et 1954 et
nécessitent d'importants travaux de drainage en
1961. En 1986 seule la piste principale est conservée mais
remplacée par la
piste en dur que nous connaissons aujourd'hui.
Les
infrastructures sont
désormais en place, la fréquentation de
l’aérodrome augmente sensiblement,
desservie par plusieurs compagnies successives.