Pour sa
position stratégique au large des
côtes bretonnes, ses réserves en eau douce et les ressources de son agriculture, Belle-Île fut continuellement convoitée, menacée, voire attaquée : Par des pirates d’abord puis par les ennemis de la France, Hollandais ou Anglais. |
Du XIe
siècle jusqu’au milieu du
XVIe siècle, l’île est la propriété successive de deux abbayes bretonnes : Redon et Quimperlé. Des moines « missionnaires » évangélisent les insulaires, résistent aux incursions de pirates, défrichent les terres. Après le rattachement de la Bretagne à la France en 1532, les rois se préoccupent de fortifier l’île. En 1573, ils poussent les moines de Quimperlé à la céder à Albert de Gondi qui a les moyens financiers de la mettre en état de défense : une première forteresse est construite au-dessus du port de Palais et la ville se développe. |
Albert de Gondi |
Nicolas Fouquet |
En 1658, les
Gondi, qui connaissent des
difficultés financières, vendent l’île à Nicolas Fouquet, surintendant des Finances. Deux ans plus tard, ce dernier est arrêté et emprisonné sur ordre du roi Louis XIV. Il ne viendra jamais à Belle-Île. |
Après
la disgrâce de Fouquet,
l’île devient la propriété du
roi. À sa demande, Vauban l’inspecte trois fois en 1683, 1685 et 1689. Il transforme la forteresse des Gondi en une véritable citadelle et fortifie certains points vulnérables de la côte. La gestion du domaine est confiée à la Compagnie des Indes, puis aux Fermiers généraux et enfin, en 1759, aux États de Bretagne. |
La citadelle à l'entrée du port de Palais. |
La citadelle après le siège de 1761. |
En 1761,
pendant la guerre de Sept ans, les Anglais parviennent à débarquer sur l’île et à en prendre possession. Belle-Île est anglaise pendant deux ans, jusqu’au traité de Paris qui la rend à la France par le biais d’un échange avec Minorque. |
Les
années suivantes sont marquées par
l’arrivée sur l’île en 1765 de 78 familles acadiennes (qui furent déportées et emprisonnées en Angleterre) et par les afféagements de1766 : les terres de Belle-Île qui appartiennent au roi sont ainsi données, en toute propriété, aux paysans bellîlois et acadiens. Pendant la Révolution et l’Empire, l’île est constamment sous la menace anglaise. Elle abrite une importante garnison, qui compte en 1794 près de 10 000 hommes (pour une population d’environ 5000 habitants). Elle fait l’objet de nombreux travaux de fortifications dont le plus remarquable est l’enceinte élevée autour de la ville de Palais entre 1803 et 1814. |
L'enceinte urbaine de Palais. |
Sous
le Second Empire, l’Armée poursuit cet ouvrage et perfectionne la défensede l’île en construisant quatorze fortins sur les points stratégiques de la côte. |
Fortin du Second Empire |
Conserverie de Port Guen |
Au cours du
XIXe siècle, les ports de Palais et Sauzon sont agrandis, favorisant le développement du cabotage et de la pêche, la création de chantiers navals et l’implantation de conserveries. |
Le port de Palais à l'époque des chantiers navals et du cabotage. |
Pendant
la première guerre mondiale, Belle-Île souffre du départ de ses pêcheurs et de ses paysans sur le front. De 1940 jusqu’à sa libération en 1945, elle est occupée par les Allemands qui fortifient ses côtes. Aujourd’hui, les activités traditionnelles liées à la pêche et à l’agriculture sont devenues secondaires et l’économie de l’île est essentiellement tournée vers le tourisme. |
Le port de Palais aujourd'hui |